Note

Visitez les sites Web indiqués dans les pages liens, certains aspects du biofeedback y sont davantage développés...
 
 

 

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Précisions et notions complémentaires

Le biofeedback, une technique comportant des dangers ?
 
Non ! Aucun danger au niveau de l'appareil de biofeedback qui ne fait que renseigner, que retourner des informations. En neurofeedback, prudence tout de même avec certains protocoles ou chez certains sujets...
En biofeedback VFC (HRV), attention à ne pas hyperventiler. Etc.
En fait, le véritable danger pourrait provenir d'un praticien qui, sans être médecin, ferait des diagnostics à partir des informations recueillies ou bien utiliserait le biofeedback dans un domaine hors de ses compétences (pour faire de la rééducation musculaire sans être kiné par exemple).

Règlementation sur l'utilisation du biofeedback
 
L'utilisation du biofeedback n'étant pas réglementée en France, le praticien doit donc l'utiliser (c'est souhaitable) en fonction de ses compétences (comme indiqué ci-dessus). Voici deux adresses où vous aurez des infos (en anglais) sur la réglementation américaine sur l'utilisation professionnelle du biofeedback. En fait, il s'agit de recommandations (pour les patients et pour les praticiens) ainsi que des normes obligatoires pour les appareils. Notez cependant que des complémentaires santé ne remboursent que les séances réalisées par un praticien certifié.
> www.masbbm.org/masp_at4.html
"...There is no law specifically regulating who can and cannot provide biofeedback or neurofeedback services. This means that just about anyone is free to offer biofeedback services regardless of their background. Some individuals who offer biofeedback services may not even have had previous training as health professionals..."
> www.aapb.org/i4a/pages/index.cfm?pageid=3531  (l'adresse a changé)

Quelques précisions sur les termes utilisés...
 
HRV ou VFC - Pour la Variabilité de la Fréquence Cardiaque, j'ai préféré conserver l'écriture sous la forme anglaise HRV au lieu d'utiliser VFC, car c'est la forme rencontrée dans les nombreuses publications, majoritairement en langue anglaise. Vous pourrez rencontrer aussi VRC pour Variabilité du Rythme Cardiaque.
Les calculs de la HRV sont classés en 2 catégories : celle du temps et celle des fréquences. Dans le domaine temporel, différents modes de calcul sont utilisés : SDNN, HR Max - HR Min, pNN50 et d'autres. Dans le domaine des fréquences, l'analyse spectrale décomposera les VLF, LF, HF.
Biofeedback ECG - ECG recouvre ici tout ce qui concerne l'activité cardiaque. En biofeedback, un capteur photopléthysmographique est souvent utilisé en raison de sa simplicité. On parle alors de biofeedback BVP (Blood Volume Pulse) ou pouls du volume sanguin. Mais, la mesure du rythme cardiaque par électrodes ECG offre des avantages et est souvent plus précise.
EMG et sEMG - En pratique courante, on utilise des électrodes de surface (posées sur la peau). C'est pourquoi on parle d'électromyographie de surface et donc de sEMG (Surface Electromyography). J'ai conservé l'appellation au sens large pour ne pas compliquer la lecture. En effet, la mesure de l'activité électrique des muscles se fait parfois à l'aide d'aiguilles (donc en interne)...
EMG manométrique et dynamométrique - Toujours dans le vaste domaine de l'EMG, voici deux autres appellations spécifiques. Lorsque l'on utilise des sondes vaginales par exemple, on parle alors d'électromyographie manométrique, enregistrement de la pression exercée sur un capteur, tandis que l'électromyographie dynamométrique mesure la force...
Acquisition de l'EEG - En biofeedback, cette acquisition se fait généralement avec un nombre réduit d'électrodes (de 1 à 4 électrodes actives sur le scalp). Pour information, dans le dépistage de pathologies, en pratique médicale (neurologie), le nombre d'électrodes peut atteindre 19 ou plus.
Montages EEG - On parle maintenant de montages référentiels à la place de montages monopolaires (ou unipolaires) et de montages séquentiels à la place de montages bipolaires. Partant du principe qu'un montage est "bipolaire", une mesure étant toujours faire à partir de 2 électrodes, il était donc préférable de modifier le nom des montages. En effet, un canal EEG est constitué au minimum de 2 électrodes (plus la terre). Différence entre référentiel et séquentiel ? En référentiel, le calcul est effectué sur une électrode active (donc placée sur un site) par rapport à une électrode de référence, alors qu'en séquentiel, le calcul porte sur 2 électrodes actives (donc placées sur 2 sites). En neurofeedback, on utilise principalement le montage référentiel (sur 1 ou 2 canaux, plus rarement sur 4 canaux), et parfois le montage séquentiel (sur 1 ou 2 canaux).
Artefact - Tout signal dont l'origine n'est pas en rapport avec l'acquisition en cours. Ainsi, lors d'un EEG, toute différence de potentiel dont l'origine n'est pas cérébrale est un artefact. Par exemple, des mouvements du front (plissements) peuvent produire des perturbations, au niveau des électrodes frontales et préfrontales, qui vont modifier le tracé en ajoutant des signaux étrangers à l'EEG. Peut aussi s'écrire artéfact (avec un é).

Autres types de biofeedback  (liste non limitative)
 
Biofeedback de la respiration, souvent mentionné biofeedback RESP. Il s'agit de mesurer, durant la respiration, les variations du volume de la cage thoracique et/ou de l'abdomen, avec des sortes de ceintures comportant une partie extensible munie d'un capteur. Ce type de biofeedback a tendance à se développer depuis quelques années en raison de l'importance accordée à la respiration complète. Cette respiration, tirée du pranayama, avait autrefois été vulgarisée en France par Marcel Rouet dans ses nombreux ouvrages (il avait aussi mis au point des cassettes audio pour son initiation). Cette respiration est très bénéfique pour la santé et très utile dans la pratique de la relaxation ainsi que pour l'entraînement à la cohérence cardiaque.
On parle de biofeedback RSA (ASR en français) puisque le biofeedback de la respiration est étroitement associé au biofeedback HRV.
Le BFB RESP est utilisé également dans le traitement de pathologies respiratoires.
Biofeedback tensiographique pour l'entraînement au contrôle de la tension artérielle ;
Biofeedback électro-oculographique pour l'entraînement au contrôle du clignement des paupières et des mouvements du regard.

Encore quelques particularités du biofeedback
 
- En biofeedback, la position du praticien est à l'opposé de la plupart des autres méthodes. C'est le sujet qui a les clés du succès, c'est le sujet, et lui seul, qui peut agir sur les fonctions internes de son organisme.
- La relation corps/mental et l'aspect holistique de l'Homme prennent ici une dimension tout à fait exceptionnelle.
- Rares sont les thérapies au cours desquelles le sujet peut (et doit) suivre en temps réel, et à chaque séance, l'évolution de son traitement, en ayant toutes les données « entre les mains » !
 
Le biofeedback se range dans la catégorie des techniques ou thérapies cognitives et comportementales et son origine vient de la psychologie expérimentale béhavioriste (intérêt du conditionnement opérant).
On peut noter que E. Jacobson, auteur de la « relaxation progressive », utilisa des appareils afin de vérifier et valider ses travaux pour mettre au point sa méthode. J.H. Schultz fit de même pour son « training autogène ».

Autres freins à la diffusion du biofeedback en France
 
Nous avons vu, dans les pages précédentes, quelques freins à cette diffusion : manque d'informations d'une manière générale ou informations erronées, matériels et logiciels en anglais, absence de formations. Vous pourrez voir, à la page bibliographie, que les publications en français sur le sujet se comptent sur les doigts d'une main !
Voici brièvement d'autres freins pouvant expliquer, éventuellement, ce faible et très lent développement du biofeedback en France (situation oct. 2007) :
- le fait que le biofeedback touche à plusieurs disciplines (psycho, physio, informatique) et que sa pratique fasse appel à du matériel spécial (logiciels, appareils, capteurs) ;
- le fait d'hésiter sur le choix de l'appareil (ses caractéristiques), de devoir effectuer son achat à l'étranger (service après-vente...) et l'impossibilité d'avoir une démonstration préalable ;
- le fait que le praticien médecin doit parfois remettre en question ses théories et modifier la manière de pratiquer son art ;
- le fait de devoir élaborer soi-même le contenu des séances et de réaliser ses propres documents (fiches, etc.) en fonction des applications ;
- le fait que les spécialistes médicaux doivent faire un choix : consacrer plus de temps au patient à chaque séance ou faire appel à des auxiliaires, des assistants...
 

 

 
© J-L Drouet   -:-   Septembre 2007